LE PROCESSUS -
Le déroulement des choses. La suite des évènements [sic].
. . Leur succession.
Les séries … noires.
Les grandes … lignes …de l’Histoire.
Les filières … remontées. Les affilées.
Ce processus concerne, en principe, toutes les entités,
. . toutes les choses, tous les êtres.
Et, déjà, disons que, dès le départ, nous prenons de l’âge.

LA CONCEPTION -
Nous « concevons ».
Arrivent une graine … de héros, un œuf.

L’INCUBATION -
Les genèses.
Les couvaisons.
Les gestations.
Les plus ou moins longs cheminements de la création.

L’ÉMERGENCE -
L’apparition. L’avènement.
. . La germination. Le bourgeonnement. L’éclosion.
. . La naissance. La nativité : la naissance du Christ
. . . . ou de Marie, chez les catholiques.
. . La sortie d’une production nouvelle. La publication d’un écrit.
Nous apparaissons. Nous surgissons. Nous en venons à sourdre.
. . Nous nous levons, nous, la tempête.
. . Nous germons. Nous sortons de terre. Nous éclosons.
. . Nous naissons. Nous venons au monde. Nous voyons le jour.
. . Ce fait jour … l’idée de … . Ce déclare … la guerre.
À terme. Prématurément.
Résultat : une nouvelle pousse, un nouveau-né,
. . du "frais émoulu",
. . du nouveau, du neuf, de la nouveauté,
. . . . du nouvellement, fraîchement, débarqué, de l’innovation,
. . une nouvelle « vague », une nouvelle cuvée,
. . du flambant neuf,
. . du jamais vu.

LA PRIME ENFANCE -
Nous sommes
. . une jeune pousse, du blé … en herbe,
. . une rose … en bouton, une plantule
. . un nouveau-né, un bébé, un bambin, un poupon,
. . . . un enfant au maillot, un nourrisson, un chérubin,
. . . . un petit bout de chou
. . . . . . (On dit que les garçons naissent dans des choux,
. . . . . . . . parce que les choux ressemblent aux roses où, dit-on aussi,
. . . . . . . . . . naissent les filles, ces roses ressemblant à ...),
. . . . tout ceci, dans les 2 premières années,
. . Mais "dents de lait : dents de loup.".
. . Vers le début de la 2ème année,
. . . . apparaît l’exigence et même l’art de manipuler, voire le cynisme.
. . . . . . Si nous y cédons, le reste de la vie de l’enfant sera empoisonné par la contrariété.
. . . . . . Si nous n’y cédons pas, il saura rester serein devant les difficultés.
Un cinéaste … en herbe.
Nous pointons le bout de notre nez.
Nous prenons forme, tournure, corps, consistance.

LA 2ÈME ENFANCE - L'ÂGE TENDRE -
Le bas âge.
Ça se profile … à l’horizon. Ça se dessine.
L’arbrisseau. Nous sommes
. . de tout jeunes enfants, des enfançons,
. . de petites bonnes femmes, de petits bons hommes,
. . des loupiots, des marmots, des marmousets.
. . Nous avons de 3 ans à 6 ans.
Nous avons des manières enfantines, voire puériles.
C’est l’enfance de l’art.

LE 3ÈME ET DERNIER STADE DE L’ENFANCE - LA TENDRE ENFANCE -
Nous sommes
. . des fillettes, des garçonnets,
. . de petites filles, de petits gars,
. . des gosses, des gamins, des mômes, des mioches,
. . des mouflets, des moutards.
. . Nous avons de 7 ans à 10 ans. C’est l’âge des gamineries,
. . mais non spécialement « l’âge de raison ».
. . . . Le caractère est déterminé
. . . . . . à la conception,
. . . . . . puis par les influences et notre libre arbitre.
Aussi : reporters … en culotte courte.

LA PRÉADOLESCENCE -
La 1ère jeunesse.
Les préadolescents. Les préados. Les adonaissants,
. . titre de l’ouvrage de François de Singly, paru en 2007.
. . Chez les garçons, les « jeunots » : de 11 ans à 13 ans.
. . Chez les filles, les jeunettes, les tendrons, les "bourgeonnettes" :
. . . . stade écourté.
"Nous montons en graine."
. . C’est l’âge bête.
. . Mais, chez les filles, très atténué : elles deviennent vite délurées.

L’ADOLESCENCE -
La 2ème et dernière jeunesse. La fleur de l’âge.
Et nous en arrivons à l’ardeur, la vivacité, la juvénilité
Alors, nous, les cours d’eau, nous sommes torrentueux.
Nous, les écosystèmes, nous sommes en pleine vigueur.
Nous, les Humains,
. . nous sommes des adolescents, des ados,
. . . . des jeunes, des jeunes gens, parfois boutonneux,
. . . . des jeunes filles, des jouvencelles, à la rigueur, des « minettes »,
. . . . des jeunes hommes, des jeunes gars, des gars,
. . . . des jouvenceaux, à la rigueur, des minets, des blancs-becs,
. . . . . . parce que, comme les oiseaux au bec blanc, sans expérience.
. . Tout normalement nous sommes envahis par un immense sentiment d’incomplétude.
. . . . Et nous sommes en quête d’absolu.
. . Aussi nous livrons-nous à des originalités, des excentricités.
. . Mais, souvent, croyant rejeter le conventionnel,
. . . . en fait, nous sommes devenus de candides snobs.
. . Puis nous adoptons envers les adultes une vive commisération.
. . Et envers nos tuteurs, nous en sommes à l’âge ingrat.
. . Et, ainsi, nous nous laissons facilement embrigader.
. . Puis, avec la puberté,
. . . . . . nous sentant capables physiologiquement
. . . . . . . . mais, dans ces temps historiques,
. . . . . . non économiquement de fonder une famille,
. . . . plus ou moins nous nous révoltons.
. . Aussi, souvent, nous rêvons d’évasion, de bonheur vite gagné,
. . . . d’îles merveilleuses où l’on vit sans souci.
. . . . Nous nous emballons, enthousiasmons pour des idéaux divers.
. . . . Nous nous prenons pour quelqu’un.
. . . . Il nous plaît de nous opposer à outrance.
. . . . Nous voulons tout démolir et créer à la fois.
. . "On Aime furieusement, sans nuances, sans remords.
. . . . Puis, tout à coup, on n’Aime plus.
. . . . On regrette de vivre et on souhaite la mort.
. . . . On sombre dans un grand abattement.
. . . . On se sent seul, incompris ... .
. . . . Mais voilà qu’un beau matin,
. . . . . . on se rend compte enfin que l’on ne connaît rien.
. . . . Alors, bien vite, on se prépare à devenir "grand".".
. . . . . . Catherine ......, "Adolescence", Gallimard, 2000.
. . Bien sûr, tout cela : plus ou moins et plus ou moins dans cet ordre selon chacun.
. . Nous avons de 14 ans à 20 ans.
Nous, les acteurs, nous sommes les jeunes premiers.

PUIS : DE L’IMMATURITÉ A LA MATURITÉ - L'ÂGE ADULTE -
Avec la maturation, nous atteignons l’âge mûr.
Les entités se concrétisent, s’étoffent. C’est la force de l’âge.
Les écosystèmes sont devenus des climax.
Nous, les Humains,
. . nous sommes devenus des adultes matures.
. . Mais, si notre adolescence se prolonge,
. . . . nous ne sommes que des adulescents.
. . Nous sommes devenus de grandes personnes,
. . . . de jeunes femmes, des hommes jeunes,
. . . . capables d’être financièrement indépendants.
. . Mais, parfois, nous nous empâtons, nous ne savons plus courir.
. . . . Nous nous laissons aller à une vie banale, au conformisme.
. . Nous avons de 21 ans à 50 ans.
. . . . Nous sommes des trentenaires, des quarantenaires, des quadras.
Certains Etats ne sont pas encore matures.

LE 1ER AGE AVANCÉ -
Les entités sont un peu âgées, d’un certain âge, d’entre les 2 âges.
Elles commencent à avoir de l’âge, à vieillir, à se faire vieux,
. . à décliner, à s’étioler, se flétrir.
Elles sont sur le retour.
Elles entrent dans le vieillissement, le déclin, l’étiolement.
Elles en arrivent à l’entropie : elles perdent de leur énergie.
"On ne peut être et avoir été."
On se reconstitue de plus en plus lentement.
Nous, les Humains, nous commençons
. . à nous défraîchir, à prendre des rides, à nous tasser, à nous rabougrir.
. . Prenant peur, nos cheveux blanchissent.
. . Nous perdons de notre vigueur, vitalité, vivacité, agilité, endurance, … .
. . Nos rétentions s’affaiblissent et, sans exercices, toujours plus.
. . Notre vie sexuelle se ralentit. C’est la ménopause, l’andropause.
. . Nous sommes des quinquagénaires, des quinquas.
Nous, psychismes,
. . nous commençons à ne plus réagir, à perdre de notre mordant.
. . Nous sommes moins enthousiastes, goûtons moins l’aventure, l’entreprise.
. . Nous nous écoutons, laissons aller, devenons abouliques.
. . Nous nous faisons vieux jeu, ringards, misonéistes.
Nous, organes sensoriels,
. . nous perdons de notre acuité, partant, baisse notre sens esthétique.
Nous, objets artificiels,
. . nous nous ternissons.
. . Nous en sommes au poussiéreux, au racorni, au rassis, à l’éventé, à "l’avancé".
. . Ou bien nous sommes devenus vieillots.

LE 2ÈME AGE AVANCÉ -
C’est la sénescence, le grand âge, dont le "pays" se dit Gérousie.
Les entités ont pris un coup de vieux, voire un sacré coup de vieux.
Elles sont devenues assez âgées, déjà âgées.
Nous, les Humains,
. . nous sommes des séniors,
. . sexagénaires, sexas, septuagénaires, septuas,
. . octogénaires, nonagénaires, centenaires. Nous, psychismes,
. . nous prenons de la bouteille.
. . Et se sclérosent nos défauts comme nos qualités,
. . . . s’invétèrent nos manies.
. . . . Un cow-boy vieux jeu.
. . Et nous devenons,
. . . . soit un barbon, voire un rocantin,
. . . . soit un vieux schnock, une ganache, un vieux dégoûtant,
. . . . soit,
. . . . . . . . grâce à la paisibilité advenue, à l’expérience acquise,
. . . . . . un vieux dur à cuire, un cheval de retour, un ancien, un vétéran.
. . Et,
. . . . . . de même que nous avons l’âge de nos artères,
. . . . nous avons l’âge de notre esprit, de notre cœur.
Nous, objets artificiels,
. . nous voilà usagés, usés, jusqu’à la corde même, éculés, hors service, H.S..
. . Nous avons atteint le gâté, le dégradé, le délabré, le vermoulu.
. . Ou bien nous sommes devenus désuets, archaïques.
. . . . Nous sommes tombés en désuétude.
. . . . Nous ne sommes désormais que vieilleries,
. . . . . . vieilles lunes, vieux engins, vieux « rossignols ».
. . . . C’est la vétusté.
. . Mais la patine du temps peut nous avoir conféré lustre, cachet.
. . La nostalgie, la science, nous avoir mérité une place
. . . . dans les vide-greniers, chez les brocanteurs,
. . . . voire chez les antiquaires et dans les musées même.
. . Et, selon les crus, les vins s’aigrissent ou se bonifient.

LE 3ÈME ET DERNIER AGE AVANCÉ -
C’est le dépérissement, la dégénérescence, la décrépitude.
Les entités sont très vieilles, d’un très grand âge.
Nous, les Humains,
. . nous sommes maintenant tombés dans la vieillesse extrême, la sénélité.
. . Nous sommes devenus des vieux, des vieillards,
. . . . voire des viocs, des vioques, des croulants,
. . . . de vieilles croûtes, de vieux croûtons, de vieux schnocks,

. . . . des vieillards cacochymes et parkinsoniens.
Nous, corps humains,
. . nous avons perdu notre autonomie.
. . Nous sommes devenus impotents.
. . Nos gestes sont décoordonnés. La toux est fréquente.
. . Nos traits sont ravagés. Nous sommes décatis.
. . Notre vie sexuelle est au point mort.
Nous, groupes sociaux,
. . nous pouvons être méprisés,
. . pis, exclus, chassés
. . . . dans la tempête de neige
. . . . ou vers le village de huttes voisin
. . . . . . pour . . y être consommés.
. . . . . . ... Les ossements seront rendus ... .
. . Mais aussi, ailleurs, au bénéfice de cet âge,
. . . . certains privilèges peuvent et ont pu nous être accordés,
. . . . . . ainsi la provisoire présidence d’un assemblée,
. . . . . . l’honneur de quelque doyenneté.
Nous, psychismes,
. . nous transformons notre passé,
. . . . le réduisant à quelques faits. Et nous radotons.
. . Parfois même, nous retombons en enfance.
. . . . C’est l’infantilisme, le gâtisme.
Nous, objets artificiels, nous ne sommes désormais
. . que du foutu, du mité, du râpé, qu’épave, pourriture.

MAIS TOUT PEUT ÊTRE DECALÉ, ANTICIPÉ OU PROROGÉ.
Rien n’est tout à fait tranché.

Nous pouvons même, éventuellement, nous offrir un coup de jeune.

CEPENDANT, DE TOUTE FAÇON, POUR FINIR,
. . c’est la disparition, la mort.
Les entités disparaissent en d’autres entités.
Les entités mathématiques sont annulées, réduites à 0.
Les humains deviennent "cendres". Ils sont dits aussi "retournés à la poussière".
. . En fait, ils ne sont désormais que corps chimiques.
. . Mais certains pensent que survit d’eux une "âme" ... .
. . Au moins en survivent-ils des souvenirs et, éventuellement, une descendance.